Création mars 2022 au Théâtre de l’Uchronie, Lyon
Et si les larmes adviennent
Texte & Mise en scène : Annabelle Gaspard
Avec (par ordre d’apparition) : Héloïse Leveau, Annabelle Gaspard, Jean-Félix Milan, François Gelay
Et la participation de Magali Devance (Voix off) & de Côme Thomas (à l’écran)
Lumières : Annabelle Gaspard, Jean-Félix Milan, Noémie Roisil
Régie : Noémie Roisil
Dessins (visuel & spectacle) : Cécile Grosjean
Synopsis :
La pièce parle des retrouvailles de quatre amis au moment de l’arrivée d’une pandémie. Ces personnages, liés ‘‘à la vie à la mort’’ dans leurs plus jeunes années, se rencontrent quinze ans après le drame qui les a brutalement séparés. A peine retrouvés, voilà qu’il faut de nouveau se quitter pour traverser une nouvelle expérience plus ou moins traumatique et prendre le risque de ne peut-être plus jamais se revoir… La pièce s’inspire librement et symboliquement des débuts de la crise sanitaire, mais c’est à travers le filtre et les échos de ces quatre personnalités, de leurs vécus et de la complexité de leurs liens affectifs que se tissent le texte et le sous-texte. Une sorte de tragédie moderne avec une fin ouverte, portée par une écriture à la fois contemporaine, poétique et symbolique.
Note d’intention de l’autrice metteure en scène:
« Contre la violence du monde, nous avons un argument qui est le théâtre. » Lorsqu’Olivier Py a dit cela dans une interview, c’était bien avant la pandémie de Covid 19. Et cependant cette phrase me semble tout particulièrement résonner à présent. Et si les larmes adviennent a en effet été écrite au début de cette pandémie et surtout pendant le premier confinement. Il me fallait absolument mettre par écrit cette crise violente que nous traversions et en faire surgir quelque chose qui un jour pourrait vivre sur scène. Ce texte n’est bien sûr pas un documentaire mais plutôt un témoignage à partir de mon propre filtre. Témoignage qui, par le mouvement de la création littéraire, s’est lui-même naturellement transformé en une histoire à part entière. Elle fait surgir quatre personnages singuliers – auxquels les différent.e.s interprètes apporteront encore d’autres couleurs à la palette initiale. Et chaque spectateur recevra certes la pièce avec son propre filtre… Dans un contexte de crise qui peut malheureusement parfois se révéler séparateur alors même que tout le monde la traverse, tenons ce pari – audacieux mais créateur – de tutoyer ainsi un petit bout d’universel en partant cependant de l’individuel. D’ailleurs, au-delà du contexte, cette pièce est un creuset de resurgissements de morceaux de vies passées, très heureux… comme beaucoup moins. Elle met en scène des liens humains profonds essayant de se reconstruire malgré – et finalement peut-être par – des expériences traumatiques. Chemin faisant, le texte aborde des thèmes forts comme ceux du suicide, de la culpabilité, du syndrome pandémique… et parallèlement – de manière plus implicite – ceux de l’anorexie, de l’impuissance, du désir inassouvi de maternité, de l’homosexualité cachée… pour enfin rencontrer celui de la Résilience. Comme pour chacune de mes créations (et ici tout particulièrement), je recherche un théâtre ‘‘art total’’ qui puisse intégrer d’autres langages au sien dans une quête dialectique alchimique. La mise en scène sera donc multisensorielle et pluri-artistique (théâtre, musique, danse, projections vidéo & graphique). Une grande importance sera accordée à la lumière scénographique, à l’esthétique, à la justesse des émotions dites et non dites, au langage des corps bouleversés, à la mesure du temps. On recherchera le plus de naturel possible dans l’interprétation et l’incarnation du texte souvent poétique.
‘‘Quand je les ai vus arriver tous les quatre ce soir-là, j’ai su.
J’ai su que ma vie ne serait plus jamais comme avant.
Ma vie serait ces quatre-là
A présent & pour toujours
Quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne.’’
Annabelle Gaspard, Et si les larmes adviennent (4ème tableau)
Quelques images des premières représentations en mars 2022, au Théâtre de l’Uchronie de Lyon.